Dracula's Revenge
Salut les vieux,
L’automne 1985 venait tout juste de s’installer dans mon petit village provençal. Déjà les campagnes commençaient à geler le matin et j’aimais ça. Je n’aime pas la chaleur. Je n’aime pas le soleil d’été, et il ne m’aime pas non plus. Alors lorsque le froid arrive je suis heureux. Et en ce mois de novembre 1985 j’étais heureux.
Ma collection de jeux pour mon Commodore 64 grandissait lentement mais surement. Le dernier en date était Cauldron. Une petite merveille sur cette machine. Alors lorsque mon ami Pof me téléphona pour m’inviter à découvrir son nouvel achat pour son Oric 1, je n’étais pas très chaud. Pourtant, jouer à un nouveau jeu n’était pas monnaie courante dans mon village, alors je pris mon BMX et fonçai dans les hauteurs de ma commune pour aller le rejoindre.
Sa chambre était toujours aussi en désordre depuis la dernière fois où nous avions joué à Macadam Bumper. Un jeu que j’avais énormément apprécié. Mais aujourd’hui il n’était pas question de jouer au flipper mais plutôt à un jeu de plateforme appelé Dracula’s Revenge. La jaquette était alléchante et le jeu très long à charger.
Au bout d’une bonne dizaine de minutes le menu du jeu apparu sans aucune belle image de présentation, j’étais mal habitué avec mon commodore 64, qui lui, brillait par ses jolis écrans de chargement. Tout cela s’annonçait mal, et je n’avais pas tort.
Lorsque je commençai à jouer, ce fut l’horreur. Les graphismes étaient tout juste dignes d’un programme en Basic sorti tout droit d’un Hebdogiciel. C’était moche à souhait, de plus, lorsque mon personnage passait devant une échelle, celle-ci disparaissait comme si j’avais une énorme aura noire, carré, autours de moi. Après réflexion, c’était bien pire qu’un programme en Basic.
Seulement voilà, l’habit de fait pas moine surtout lorsque l’on parle d’un jeu de Dracula. Ce jeu était vraiment addictif et super bien réalisé. Même au clavier, ce qui n’était pas évident surtout sur un Oric 1, je prenais un véritable plaisir à passer les différents niveaux. Le but était simple, vous deviez détruire tous les ennemis à l’écran mais pas n’importe comment. Les fantômes avec de la lumière jaune ou verte, les loups-garous avec une balle d’argent et les vampires avec uniquement une lumière jaune.
Les lumières s’allumaient avec des interrupteurs de chaque côté de l’écran et que vousn pouviez atteindre en montant ou descendant aux échelles misent à votre disposition. La grande difficulté était que les lumières, représentées sur le bord de l’écran, changeaient tout le temps et quelque fois s’éteignaient complètement. Il fallait donc courir pour éviter de rentrer en contact avec un ennemi jusqu’à ce que la bonne couleur revienne.
Je vous assure que c’était super marrant et vraiment très bien pensé. En jouant je me disais que le même jeu avec les graphismes d’un Cauldron aurait été un hit. Mais apparemment l’Oric était fâché avec les jolis pixels.
Finalement je ne regrettais en rien d’être sorti de ma chambre et d’avoir abandonné mon Commodore 64 pour aller découvrir cet excellent Dracula’s Revenge qui restera pour moi un des meilleurs jeux auquel j’ai joué sur Oric.
Attendez ! Peut-être pas, mais ça je vous le raconterais dans une autre histoire.