Dragons Den
Salut les Vieux,
Lors de son retour d’un voyage scolaire en Angleterre, mon ami Arnold avait ramené comme trésor, une cartouche pour son Commodore 64. Je dois avouer qu’à cette époque, bien que je fusse également heureux possesseur de cette machine, le port cartouche m’était complètement inconnu. Seules les cassettes et quelques rares disquettes s’échangeaient dans les cours de récré. Mais pas de cartouche en vue en Provence, sauf ce jour-là où Arnold sorti de son cartable Dragons Den sur ce drôle de support.
Les deux heures de cours d’histoire de Mr Marrager furent les plus longues de l’année scolaire 84/85. Malgré tout, l’heure de la libération sonna et nous nous dirigeâmes donc à grand pas chez Arnold pour essayer ce fameux Dragons Den.
Après notre rituel gastronomique qui se résumait à quelques tartines beurrées et saupoudrées de chocolat Poulain (boite orange) et d’un verre de Tang, nous nous installâmes devant son Commodore 64.
Une fois la cartouche insérée, le jeu démarra instantanément, je me permets une légère digression sur ce détail qui peut paraitre sans importance, comme le disait si bien France Gall, mais qui aux yeux d’un enfant qui attends presque tous les jours 5 bonnes minutes voire plus pour que son jeu favori apparaisse à l’écran, cela voulait dire beaucoup.
Dragons Den est le jeu assez caractéristique du début de l’âge d’or informatique. Des sprites imposants et une certaine simplicité dans son gameplay souvent répétitif. Seulement il est important de rappeler que dans ces années-là, comme je l’ai souvent mentionné dans mes histoires, nous n’avions pas encore Call of Duty pour comparer et Dragons Den nous apparut comme un excellent jeu que nous qualifions sur le moment de « beau ».
Le jeu se divise en quatre tableaux bien distincts. Dans le premier vous devez pénétrer dans une montagne qui est gardée par des oiseaux. À l’aide de votre cheval aillé, qui ne doit être autre que Pégase, vous devez toucher avec les sabots de votre monture ceux qui sont de couleur rouge pour les réveiller. Si vous êtes touché par l’un d’eux de couleur jaune, vous mourrez. Bien entendu tous cela doit être réalisé avec temps limité.
Lorsqu’un oiseau est réveillé, il commence à voler au-dessus de la montagne. Une fois tous les oiseaux éveillés, il vous faut les éliminer grâce à votre lance, un peu à la façon Joust. Une fois tous les oiseaux trépassés vous rentrez dans le deuxième tableau.
Dans ce deuxième volet, il vous faut traverser le tunnel pour atteindre le centre de la montagne, là où se trouve le repaire du dragon. En chemin, vous rencontrerez différents monstres et pièges. Attention : seules les chauves-souris peuvent être éliminées avec votre lance, tout autre démon ou objet doit être évité. Une fois de plus, vous disposez d'un temps limité pour atteindre la Porte Dorée et ainsi la troisième étape.
Dans ce troisième tableau vous entrez dans le repaire du dragon, celui-ci est encore protégé par son bouclier en forme d'œuf. Ce bouclier puise son énergie des chauves-souris rouges qui se détachent du plafond et essayent de vous mordre. Chaque fois que vous en tuez une, une partie du bouclier s'affaiblit et devient rouge. Dès que toute la protection en forme d'œuf est devenue rouge, elle s'effondre et le dragon se retrouve sans protection. Vous passez alors à la quatrième et dernière partie du jeu.
Je me souviens que la première fois que nous est apparu le dragon, nous étions émerveillés par sa taille. Pour l’éliminer, vous devez le frapper avec votre lance quatre fois. À chaque coup, sa couleur change. Après le quatrième coup, le dragon succombe et vous êtes bon pour tout recommencer avec cette fois, une difficulté accrue.
Dragons Den ne paye pas de mine, mais je vous assure qu’il nous a tenu en haleine des heures entières ce jour-là et durant les mois qui suivirent. Et même si aujourd’hui j’ai connu évidemment mieux sur cette machine, c’est avec un immense plaisir que j’y joue de temps en temps, néanmoins sans mon ami Arnold et ses tartines beurrées au chocolat Poulain, ce n’est pas la même chose.