Seaquest

Salut les vieux,

En 1983, alors que je m’acharnais sur les modestes jeux que je possédais pour ma console Videopac, mon cousin, lui, commençait à accumuler de plus en plus de jeux pour sa console Atari 2600 – et quels jeux ! Je me souviens tout particulièrement de l’excellent Seaquest, peut-être l’un des premiers shoot ‘em up que j’ai eu entre les mains.

Lorsque mon cousin lança le jeu après un bon gouter en condition, nous fûmes immédiatement plongés dans l’action. Le gameplay de Seaquest est aussi simple qu’efficace. Vous contrôlez un sous-marin jaune, un peu comme dans la chanson éponyme des Beatles, qui peut se déplacer dans les quatre directions et tirer un laser pour se défendre. L’objectif est simple : récupérer six plongeurs et remonter à la surface pour les mettre en sécurité avant de replonger pour un nouveau tour, avec une difficulté qui augmente à chaque fois. Facile me direz-vous, mais comme souvent avec les jeux Atari, c’est une mécanique implacable qui mets vos nerfs à rude épreuve. 

Les ennemis sont plutôt variés : Requins, sous-marins ennemis, méduses… Tous ont des schémas de déplacement différents, et le simple fait de les éviter devient un défi en soi surtout avec cette maudite manette qui vous file des ampoules au creux des mains.
On pourrait croire que le laser est une solution miracle, mais non : les ennemis réapparaissent en continu et deviennent de plus en plus rapides et vicieux au fil des niveaux. Très vite, l’écran se transforme en un véritable champ de bataille sous-marin où chaque erreur se conclue para une vie de moins à votre compteur. 

Et comme si ce n’était pas suffisant, il faut aussi surveiller la jauge d’oxygène de votre sous-marin, qui se vide lentement mais sûrement. C’est là que Seaquest dévoile toute son intelligence : la gestion du risque. Faut-il remonter tout de suite pour recharger en oxygène et sécuriser son score, ou tenter de récupérer un dernier plongeur avant d’émerger à la surface ? Chaque seconde compte, et chaque plongée devient plus tendue que la précédente. Ce genre de dilemme, qui pousse à prendre des décisions rapides sous pression, donne au jeu un côté addictif redoutable et des cris d’hystérie de mon cousin, qui somme toute était très émotif.

Techniquement, Seaquest fait honneur aux standards de l’Atari 2600. Graphiquement, c’est simple mais efficace. Le sous-marin, les plongeurs et les ennemis sont immédiatement reconnaissables, et l’action reste lisible en toutes circonstances, ce qui n’était pas toujours le cas sur cette console. L’animation est fluide, et on ressent bien l’augmentation progressive de la difficulté. Côté son, c’est du classique Atari : des bips, des bruitages électroniques minimalistes mais efficaces, notamment le son du laser, qui a un côté année 80 qui nous fait énormément de bien.

Le vrai point fort du jeu, c’est son rythme. Contrairement à d’autres titres Atari où la progression est parfois trop lente ou répétitive, ici, l’action est nerveuse et instantanée. On ne passe pas trois heures à comprendre quoi faire : tout est intuitif, et la difficulté monte juste assez vite pour que l’on ait toujours envie de faire une partie de plus. C’est typiquement le genre de jeu où l’on dit « Allez, encore une » et où, deux heures plus tard, on est toujours là à essayer d’améliorer son score. 

Je me souviens de cette après-midi passée avec mon cousin, filant à une vitesse folle tant le jeu était prenant. La bataille acharnée pour décrocher le meilleur score nous tenait en haleine, chaque partie devenant plus intense que la précédente. Lorsque ma mère fit irruption dans la chambre pour me dire de prendre ma veste, car il était l'heure de rentrer chez nous, j’en fus presque déprimé. Même si j’adorais ma console Videopac, aucun de ses jeux n’égalait la nervosité et le fun de Seaquest.