Loin de chez moi...
Salut les vieux,
En flânant sur Facebook je suis tombé sur une photo de mon village d’enfance enneigé. Eh oui, il neige aussi dans les campagnes provençales, pas souvent mais ça arrive. Cette photo m’a bien évidement ouvert la veine Nostalgeek qui est en moi. Il faut dire qu’avec cette pandémie je n’ai pu y retourner qu’une seule fois l’année dernière et ce village me manque.
Cette photo m’a remémoré ces après-midis d’hivers après l’école où sur le chemin qui nous ramenait chez nous, nous discutions avec Boulie ou Arnold de jeux vidéo et de Commodore 64.
il nous arrivait souvent d’ailleurs de finir notre course chez l’un ou chez l’autre pour essayer de passer un nouveau niveau à Indiana Jones in the Lost Kingdom, Buggy Boy et bien d’autres.
C’était l’époque où l’on s’en foutait du Frame Rate et de combien de polygones nous pouvions afficher sur nos télévisions. Ce que l’on recherchait c’était la diversion, oublier notre journée de classe et s’en mettre plein les yeux et les oreilles en bouffant des tartines de chocolat Poulain avec du beurre.
Ce village me manque. J’y ai forgé toute ma culture ludique, du ZX81 que l’on m’apporta un jour pour m’initier à l’informatique, jusqu’à l’excellente époque des premiers PC CGA, en passant par Le Vidéopac, le VG5000, le Commodore 64, l’Amstrad et bien sûr les consoles Nintendo et Sega qui envahissaient les salons un peu plus chaque année.
Les salles d’arcade n’ont pas manqué non plus. Flip’84 de mon ami Kof sur la place de la mairie en face du "bar du Cours" de sa grand-mère et cette autre salle obscure qui s’était improvisée dans un grenier de la rue Michelet. C’est dans cette dernière que j’ai connu l’excellent Phoenix qui venait remplacer l’indétrônable Galaxian.
C’est également dans ce village que durant mes années de 6ème et 5ème grâce à l’informatique pour tous j’ai appris le langage Basic avec des MO5 qui me faisaient rêver secrètement mais aussi les échanges de jeux enregistrés sur des cassettes audio vierges que l’on s’empressait d’essayer en rentrant le soir.
Lorsqu’il m’arrive de faire le bilan sur mes années de villageois provincial et provençal, je me dis que j’ai eu une chance incroyable de pouvoir grandir dans un village de 1500 habitants, un village où certes il était difficile voire même impossible de pouvoir acheter un jeu vidéo sans devoir aller une ville voisine, mais c’est justement cette rareté de l’objet qui m’a fait apprécier le moindre jeu vidéo qui m’est passé entre les mains.
C’est marrant mais à l’heure où j’écris ces lignes dans ma liste de plus de 1000 morceaux sonne la magnifique chanson de Michel Berger « Chanter pour ceux qui sont loin de chez eux ». Je me dois de remercier Mr Michel Berger pour cette belle dédicace pour ceux qui ne peuvent plus déambuler dans les rues qui les ont vu grandir, pour ceux qui ne peuvent plus jouer à des jeux vidéo avec leurs amis d’enfance, pour ceux qui voient leurs salles d’arcades disparaitre ou transformées, pour ceux qui continuent à rêver avec une photo d’un village sous la neige.
Ce village s’appelle Cadenet. Il se trouve dans le Vaucluse et il manque énormément.