Stryfe
Salut les vieux,
Noel 1986 était terminé. L’hiver avait envahi les campagnes provençales et je sentais déjà l’odeur de la rentrée scolaire. Comme la plupart des gamins de mon âge, je détestais les fins de vacances, ma seule consolation était que j’allais retrouver mes camarades de classe et qu’étant donné la période de fête, il allait y avoir certainement quelques échanges de disquettes dans la cour de récréation.
C’est mon cousin qui le premier me proposa ce jeu dont il s’était régalé durant toutes ces vacances. Il le comparait sans arrêt à Gauntlet, un jeu que j’ai connu sur borne d’arcade. C’est donc avec grand plaisir que j’acceptai la disquette sur laquelle le nom de Stryfe était écrit au stylo bille.
Pour l’occasion j’appelai mon ami Boulie qui n’avait toujours pas vendu son Commodore 64, j’adorais lui faire découvrir de nouveaux jeux sur mon Amstrad CPC et essayer, en vain, de le faire changer d’idée au sujet de cette machine. Après avoir pioché quelques provisions dans mon placard, nous chargeâmes le jeu et nous nous émerveillâmes devant le bel écran de titre.
Dans Stryfe vous dirigez un Gnome magicien ou guerrier et vous devez détruire toutes les portes du mal grâce aux potions magiques rencontrées un peu partout. Je fus tout de suite surpris par la rapidité des mouvements de mon personnage, les graphismes étant très détaillés et colorés. Ce fut une excellente première impression.
Nous avions choisi de jouer à deux, c’était vraiment très fun, mon cousin n’avait pas exagéré lorsqu’il m’avait dit qu’il avait un air de Gauntlet, j’appellerais plutôt ça un clone. Tout au long du jeu vous allez récupérer divers objets comme des jambons pour reprendre de l’énergie, des coffres pour gagner des points d’expérience et vous enrichir, différentes clés qui ouvriront des portes de mêmes couleurs et finalement des potions qui vous permettront de détruire les fameuses portes du mal car contrairement à vos ennemis, elles résisteront à vos tirs.
Les potions s’utilisent avec une touche spéciale. Lorsqu’elles sont utilisées par le magicien tout ce qui est à l’écran est détruit, cependant lorsqu'elles sont utilisées le guerrier, n’étant pas doué pour la magie, seules les portes du mal sont détruites mais les ennemis restent bien vivants. C’est d’ailleurs de ces portes qu’ils sortent et vous poursuivent afin de vous faire perdre votre énergie.
La tête de Boulie n’avait pas de prix, je voyais très bien qu’il adorait ce jeu autant que moi et qu’il pensait déjà à aller voir chez Micromania si ce jeu existait pour son Commodore 64. Finalement nous avons passé toute l’après-midi à déambuler dans les labyrinthes de Stryfe et nous sommes arrivés à la conclusion que ce jeu était une pure bombe.
Aujourd’hui encore, il reste un excellent jeu sur Amstrad CPC comme une alternative à l’indétrônable Gauntlet.