SRAM
Salut les vieux,
Le surlendemain de ma rencontre avec ma moitié d’esquimau, dont je vous parlais dans cet article sur Operation Wolf, j’hésitais toujours à mettre le nez dehors. J’avais passé tout mon dimanche enfermé à jouer à ce nouveau jeu et comme j’étais de repos ce lundi, j’en profitais pour faire le point. Cette charmante personne me troublait.
Comme tout adolescent de 17 ans qui tombe sous le charme, j’étais terrorisé par le fait de devoir me retrouver face à face avec cette personne et de ne pas savoir comment réagir. Vous avez tous été adolescent et connu ce moment saumâtre où vous rencontrez de nouveau votre conquête de la veille et ne savez pas trop si elle pense que c’était juste pour une nuit où s’il y a possibilité d’une d’aventure durable. Bref j’en étais à ce stade.
Pour me changer les idées je décidais donc de reprendre ma partie de cet excellent jeu d’aventure de fabrication française qu’était SRAM.
Pour ceux qui n’ont jamais entendu parler de SRAM, il faut savoir qu’il a été édité par ERE Informatique et qu’il est de pure souche française. Mais pas que cela, en effet, celui.ci propose au début du jeu de choisir parmi 3 langues, une véritable première et prouesse pour l’époque.
Ce jeu est sans doute le meilleur jeu d’aventure français jamais crée, la presse de l’époque a été unanime à ce sujet. Graphisme, scénario, son, analyseur de syntaxe, tout est simplement parfait. L’univers imaginaire dans lequel il vous entraine est en fait un mélange d’Heroïc Fantasy et de mythologie Celtique et tout cela sur une planète étrangère qu’il vous faudra explorer de fond en comble.
Si vous étiez l’heureux possesseur d’un Amstrad CPC dans les années 80, SRAM était LE jeu d’aventure à avoir. Et moi je l’avais et je galérais pour trouver ces maudits ingrédients qui devaient me permettre de réaliser ma potion pour libérer le roi Egres des griffes du méchant Cinomen.
Le problème avec un jeu aussi bien foutu que SRAM c’est qu’il faut être vraiment très concentré et bien lucide pour avancer sans mourir après chaque action, et moi j’avais vraiment la tête ailleurs. Donc j’avançais très lentement entre morts et morts, entre sauvegardes et chargements. Il commençait déjà à faire sombre dehors et je n’avais toujours pas trouvé l’écaille de serpent manquante.
Heureusement pour moi le téléphone sonna. J’étais une fois de plus invité à une soirée barbecue. Adieu SRAM, adieu Egres, adieu l’Hermite, adieu la sorcière, ma nouvelle mission était d’arriver chez mon ami Kof à moto avec deux packs de bières chaudes.
Ce n’est que plus tard dans la soirée que je vis ma moitié d’esquimau et une amie arriver à la fête. Je souris comme un idiot, elle sourit radieusement. La glace était brisée et lorsqu’une moitié d’esquimau brise de la glace c’est pour construire de grandes choses.