Operation Wolf et une moitié d'esquimau
Salut les vieux,
Lorsque j’étais adolescent il y avait en règle générale trois motivations importantes, l’été, les filles et les jeux vidéo, disont le Sea, Sex and Sun de la génération précédente. En 1988 j’avais pu rassembler ces trois facteurs, nous étions en plein mois de juillet, j’avais rencontré une charmante personne qui portait un doux prénom à la sonorité esquimau et j’avais mon Amstrad CPC6128 qui tournait à plein régime.
L’hivers précédent j’avais découvert une borne d’arcade assez sympathique qui s’intitulait Operation Wolf. Je n’avais pas pu m’y attarder longtemps car elle était apparue la veille de mon départ et était très convoitée dû à son Gun. Mais j’en gardait un excellent souvenir. C’est donc cet été-là que j’allais une fois de plus croiser le chemin de ce jeu vidéo mais cette fois-ci, pour mon Amstrad.
Ce soir là j’étais de service au bar des boules de mon ami Boris. Nous étions samedi soir et le local était plein à craquer. C’est alors que je vis rentrer une charmante personne qui me commanda un radeau. Je vous rappelle que je vivais dans un petit village provençal où les radeaux ne sont que des bateaux fabriqués avec des rondelles de bois. Voyant mon incompétence, cette jeune parisienne m’expliqua qu’un radeau n’était autre qu’un verre de limonade avec une rondelle de citron.
Je me sentis très con et provincial et pour rattraper le coup je l’invitais à sa boisson et par la même occasion à nous accompagner après mon service à une petite fête chez mon ami Franck.
De fil en aiguille je me retrouvais dans la maison de son paternel qu’elle occupait avec son jeune frère pendant les vacances. Je vous passerais les détails de la nuit, sauf un qui a eu son importance.
Il devait être aux environs de 4 heure du matin, lorsque j’entendis des petits sons 8 bits très familiers. Je me levais donc en silence et me laissais guider par ces bruits. C’est comme cela que j’arrivais dans la chambre du jeune frère qui était en train de jouer à Operation Wolf.
Après une brève présentation, je pus me faire avec le joystick pour commencer la première mission. Me souvenant de la version arcade je n’eus pas trop de mal à me repérer, le portage avait été fait avec brio malgré l’absence du Gun qui en faisait tout son charme. La jouabilité était très agréable et graphiquement ça envoyait du lourd, hélicoptères, véhicules en tout genre et une excellente dose d’action. Au bout d’une heure de jeu à peu près, je remarquais sur le coin de la table une disquette que tout le monde ici connait : Discology.
J’obtenais donc une belle copie illégale du jeu qui me tardait d’essayer sur mon propre Amstrad. Je laissais donc ma douce parisienne esquimau dormir profondément et m’enfuyais comme un voleur en direction de mon doux foyer. La disquette fonctionnait à merveille, ce fût un dimanche très peu productif, je le passais devant mon écran en oubliant les radeaux, les esquimaux. Les parisiens, les boules et tout ce qui m’entourait dans mon monde d’adolescent.